
Consciente de cette lacune, la
BCEAO (Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest) multiplie les
initiatives pour la corriger : baisse du taux d’usure de 17 à 15 %,
mesures visant à baisser les frais et coûts bancaires, … ajouter aux initiatives
privées comme le MABEF (Marché des Banques et des Etablissements Financiers),
sorte de salon dédié aux produits et services bancaires, organisé depuis
quelques années en Côte d’Ivoire.
Mais que vaudront tous ces efforts
sans une réelle volonté des banques africaines et surtout ivoiriennes d’améliorer
leurs services ? En effet, ceux-ci sont très en dessous des standards occidentaux :
faux frais, médiocrité des services proposés malgré leurs coûts élevés, service
client inopérant, complexité des procédures, … Toutes choses qui rebutent et découragent
les africains de nature pragmatique parce que illettrés pour beaucoup. Ce qui
est incompréhensible c’est que ces banques sont pour la plupart des filiales de
grandes banques européennes. Mais comme en Afrique, il n’y a presque pas de
norme, ces banques font à leur guise. Elles sucent le maximum de sous à travers de nombreux faux
frais aux peu de clients (salariés en majorité) obligés d’avoir un compte bancaire
parce que très souvent exigé par leur employeur. La preuve, pendant la récente crise
financière, presqu’aucune banque en Africaine n’a mis la clef sous le paillasson;
bien au contraire, elles ont continué à faire des bénéfices et ce, malgré le
faible taux de bancarisation! Et nos banques ne sont pas prêtes à changer d’habitude.
Pourquoi changeraient-elles si elles gagnent déjà de l’argent ? La preuve, à l’approche de la
rentrée en vigueur des dispositions de la BCEAO, citées plus haut, certaines
banques comme la BICICI (Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie
en Côte d’Ivoire) ont trouvé des parades contre la gratuité de services comme
les demandes de position de compte, exigée par la BECEAO. Depuis peu, le client
qui veut avoir la position de son compte doit impérativement appeler un numéro
de service clientèle facturé à 100 F/ minute. Et tout est fait pour qu’il ne dépense
pas moins de 500 à 600 FCFA (environ 1 euro).
Voilà la vraie réalité des
banques africaines et surtout ivoiriennes mais aussi le grand chemin qui reste
à parcourir pour relever de façon substantielle le taux de bancarisation dans
nos pays, surtout que les banques ne sont pas prêtes à y contribuer.
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