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lundi 15 septembre 2014

Faible taux de bancarisation en Afrique : la faute aux banques !

Le pourcentage d’individus ayant un compte bancaire appelé aussi taux de bancarisation est plus de 97 à 99 % dans les pays comme la France, la Suède, la Finlande les Pays-Bas et de 50 à 60 % au Maghreb. En Afrique subsaharienne notamment dans les pays de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine), il est en dessous de 10 %. En Côte d’Ivoire, pays phare de cette zone monétaire, le taux de bancarisation en 2014 est de 14 à 21 % (y compris l’épargne postale et le Mobile money).


Consciente de cette lacune, la BCEAO (Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest) multiplie les initiatives pour la corriger : baisse du taux d’usure de 17 à 15 %, mesures visant à baisser les frais et coûts bancaires, … ajouter aux initiatives privées comme le MABEF (Marché des Banques et des Etablissements Financiers), sorte de salon dédié aux produits et services bancaires, organisé depuis quelques années en Côte d’Ivoire.

Mais que vaudront tous ces efforts sans une réelle volonté des banques africaines et surtout ivoiriennes d’améliorer leurs services ? En effet, ceux-ci sont très en dessous des standards occidentaux : faux frais, médiocrité des services proposés malgré leurs coûts élevés, service client inopérant, complexité des procédures, … Toutes choses qui rebutent et découragent les africains de nature pragmatique parce que illettrés pour beaucoup. Ce qui est incompréhensible c’est que ces banques sont pour la plupart des filiales de grandes banques européennes. Mais comme en Afrique, il n’y a presque pas de norme, ces banques font à leur guise. Elles sucent le  maximum de sous à travers de nombreux faux frais aux peu de clients (salariés en majorité) obligés d’avoir un compte bancaire parce que très souvent exigé par leur employeur. La preuve, pendant la récente crise financière, presqu’aucune banque en Africaine n’a mis la clef sous le paillasson; bien au contraire, elles ont continué à faire des bénéfices et ce, malgré le faible taux de bancarisation! Et nos banques ne sont pas prêtes à changer d’habitude. Pourquoi changeraient-elles si elles gagnent déjà  de l’argent ? La preuve, à l’approche de la rentrée en vigueur des dispositions de la BCEAO, citées plus haut, certaines banques comme la BICICI (Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie en Côte d’Ivoire) ont trouvé des parades contre la gratuité de services comme les demandes de position de compte, exigée par la BECEAO. Depuis peu, le client qui veut avoir la position de son compte doit impérativement appeler un numéro de service clientèle facturé à 100 F/ minute. Et tout est fait pour qu’il ne dépense pas moins de 500 à 600 FCFA (environ 1 euro).


Voilà la vraie réalité des banques africaines et surtout ivoiriennes mais aussi le grand chemin qui reste à parcourir pour relever de façon substantielle le taux de bancarisation dans nos pays, surtout que les banques ne sont pas prêtes à y contribuer.

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