Bénin : zone non-fumeur !

De retour d’un séjour professionnel d’une semaine au Bénin où je séjournais pour la première fois, je veux vous faire partager un agréable souvenir que j’ai gardé du peuple béninois. Il est entrain de dire non à la cigarette, un mal qui fuit l’occident à cause des législations de plus en plus corsées, pour le Sud notamment l’Afrique.

De mon séjour au Bénin précisément à Cotonou et à Abomey-Calvi, ville la plus peuplée du pays(plus de 600 000 habitants), voisine de la capitale et devenue une banlieue de celle-ci, où je logeais, le souvenir que je  tiens à vous faire partager, n’est ni celui de la jeune et belle hôtesse sénégalaise à la forme élancée au beau visage innocent agrémenté de lèvres pulpeuses  et  luxuriantes, ni d’un aéroport de Cotonou modeste où les passagers descendent directement sur le tarmac, ni celui d’une ville peu stressante, sans immeubles hauts, sans boulevards larges bondés de voitures, ni les nombreux zémidjans ( fameux motos –taxis), ni le grand marché de Cotonou, aussi très achalandé que pittoresque, etc. Mais de celui d’un fait atypique surtout en Afrique, terrain de prédilection des firmes de cigarettes. 

Le soir de notre arrivée,  je prenais un pot dans une buvette à côté de notre hôtel, avec un jeune béninois et un confrère venu du Mali nommé Coulibaly, quand Il a sorti son paquet a allumé une cigarette pour s’adonner à son hobby favori. Désirant un cendrier, il  l’a exprimé à haute voix et cela à plusieurs reprises à la serveuse, sans succès. C’est alors que lui a répondu, Eric, notre compagnons, avec son accent béninois  et un ton ironique : « Ne vous fatiguez pas, Il n’y a pas ! » « Pourquoi ? » répliqua Coulibaly,. «  Parce que, au Bénin, on n’aime pas la cigarette, ici vous verrez très peu de béninois fumer.». Coulibaly, bien que surpris et croyant à une plaisanterie, tout comme moi d’ailleurs, n’a plus insisté. Il s’est débrouillé avec sa clope, la cendre et son mégot. Un coup d’œil cependant autour de nous, n’a pas remis en cause ce que venait dire le béninois.

Mais en bons communicateurs, nous prenons avec pincète cette affirmation de notre ami et notre premier constat, le temps de pouvoir la vérifier, tant les choses nous semblent invraisemblables. Le lendemain, jour libre avant le début du forum, nous nous sommes rendus à Cotonou, au centre-ville notamment au grand-marché principale, Coulibaly, Sama, un camerounais, moi, accompagnés de Mme JHONSON, notre aimable guide béninoise. Vous me croirez sans doute pas, mais durant toute la demi-journée que nous avons passé à parcourir le marché et d’autres endroits de la ville, nous n’avons croisé ni un fumeur, ni vu de pub de cigarette comme c’est le cas à Abidjan et ailleurs. A notre retour à l’hôtel, j’ai fais remarquer cela à Coulibaly qui l’a reconnu, mieux, le grand fumeur qu’il est m’a fait remarquer que, chose surprenante, lui non plus, de façon involontaire n’a fumé durant tout le temps passé en ville. Cela est  dû sans doute au fait qu’il n’a pas eu le réflexe de le faire parce que n’ayant vue personne fumé. ni d’images relatives. Et d’ajouter : «  Si j’habite ce pays, c’est sûr que je pourrai arrêter de fumer, le fait de ne voir personne fumer autour de toi peut constituer une thérapie efficace ! ».

Eh bien, ce que notre ami béninois nous a dit, j’ai pu le vérifier avec ma curiosité et mes yeux de communicateur. C’est vrai, le Bénin est en train de devenir un territoire non-fumeur. D’ailleurs le signe de la cigarette barré en rouge est inscrit en de nombreux endroits. Et les gens d’ici ne s’en plaignent pas. Ils sont d’ailleurs fiers de bannir la cigarette de leur quotidien et ainsi d’économiser leurs francs CFA durement gagnés pour des besoins plus essentiels comme la nourriture. Cette belle exception en Afrique, qu’est le Bénin en matière d’éradication de la cigarette cette tueuse silencieuse, n’est pas passée inaperçue aux yeux du non-fumeur que je suis.  Aussi, me suis-je promis de  partager ce beau souvenir avec mes compatriotes, mes lecteurs, dès mon retour à Abidjan. Félicitation le Benin et tien bon! D’autres peuples africains et d'ailleurs suivront  ton exemple.